sábado, 27 de septiembre de 2008

Poema a dos voces

El Regreso
Le Retour

El regreso es siempre doloroso.
Le retour est toujours pénible.
Unas veces más triste que otras,
Quelques fois il est plus triste,
algunas recargadas y asfixiantemente obesas,
quelques fois il est lourd, asphyxiant, obèse,
pero siempre todas punzan en los dientes.
mais chaque fois, il nous troue les dents.
¡Cómo duele este volver-hacia-mi-casa!
Il est vraiment douloureuse ce retourner-chez-moi!
con todo lo que dejo, lo que renuncio, lo que olvido.
Avec tout ce que je laisse, tout à quoi je renonce, que j'oublie.
Regresar es siempre una derrota
Retourner est toujours une défaite
que continuamos ilusamente pretendiendo ganar.
que nous continuons illusoirement à vouloir gagner.
Al volver se me escapa todo lo nuevo,
Quand on retourne, les choses nouvelles s'échappent,
todo lo otro que jamás estuvo ahí.
avec tout ce que n'était jamais là.
Se me acaban los momentos, los encuentros, los extraños;
Les moments s'échappent, les rencontres, les étrangers;
se acaban las preguntas, la soledad, los estómagos vacíos, y las copas a medias.
les questions s'achèvent, la solitude, les estomacs vides, les verres semi remplis.
Porque al volver se deshilachan los castillos,
Parce que quand on retourne, les châteaux se décousent,
se vuelve la vida historia,
la vie devient histoire,
y ya no hay vuelta atrás.
à ce moment là, il n'y a pas de renversement.
Dejamos esos mundos y esas gentes,
Nous laissons ces nœuds et ces gens,
que quizás nunca existieron;
qui peut-être n'ont jamais existé;
que talvez sólo fueron pinceladas en un lienzo,
qui peut-être ont été de petites retouches sur une toile,
letras y puntos de un libro,
lettres et points d'un livre,
o granos de arena seca en la playa.
ou les grains de sable sèchent de la plage.
Cuando partimos ya sabíamos cómo sería el regreso,
À partir du moment où nous sommes partis,
nous avons déjà su comment serait le retour,
sabíamos que no era una huida
nous avons su que cella n'était pas une fuite
sino una simple bocanada honda.
sinon tout simplement un souffle d'air.
Y volvemos a nuestras siempre-realidades
Et nous retournons à nos mêmes réalités
con la añoranza eterna de aquello que no existió.
avec l'espoir éternel d'avoir ce qui n'avait jamais existé.
Mas si pensamos en ello,
Mais si on pense à cela,
en aquellas tierras y sus gentes variadas,
à ces terres, et ces gens divers,
en sus olores y sus huellas,
à ces odeurs, à ces traces,
no logramos afirmar que son mejores…
nous n'arrivons pas à affirmer qu'ils sont meilleurs...
Pero no importa. Podrían incluso ser peores,
Mais ça n'a pas d'importance. Ils pourraient être encore pires,
mas son diferentes; es eso lo que deseamos.
mais ils sont différents; et c'est ça ce que nous souhaitons.
Y entonces regresar se torna espeso,
Et alors, retourner devient épais
y el viaje de vuelta es siempre tres veces más largo y caluroso.
le voyage de retour est toujours beaucoup plus large et chaleureux.
Volvemos con más huecos que recuerdos,
Nous revenons avec plus de creux que de souvenirs,
con los inevitablemente nostálgicos saludos
avec de salutations inévitablement nostalgiques
y las aplastantes despedidas que se clavan como agujas en los dedos.
et les départs déconcertants qui se clouent comme des aiguilles sur les doigts.
Volvemos aunque nunca nos fuimos,
Nous retournons malgré de être jamais parti,
y mientras atendemos los usuales reencuentros
et pendant que nous attendons les rencontres habituelles
no podemos evitar cuestionarnos si este lugar
nous ne pouvons pas éviter nous demander si ce lieu
es más una piel que un envoltorio de madera.
ne cesse pas d'être une peau pour devenir une enveloppe de bois.
Volvemos a la cama por la noche,
On arrive au lit la nuit,
con el mismo olor a sábana con que la dejamos;
avec la même odeur du couvre-lit que nous avions laissé;
ponemos la cabeza en la almohada,
Nous appuyons la tête sur l'oreiller,
que con el uso de los años tiene ya su forma,
qui garde notre figure avec le passage des années,
y dormimos.
et nous dormons.
En nuestros sueños estamos solos,
Dans nos rêves, nous sommes tous seuls,
y visitamos los no-lugares que añoramos.
et nous visitons les non-lieux, que nous souhaitons.
Pero siempre a las 7 el despertador
Mais le réveil sonne toujours à 7 heures
y de golpe volver, como todos los días.
d'un coup, comme tous les jours.
Siempre. Siempre nos duele volver…
Toujours. Il est toujours triste de retourner...
aunque queramos o no hacerlo.
Bien que nous ne voulions pas le faire.
MFP (2007)
DFF (2008)

1 comentario:

Uno que mira dijo...

Espero que ganen.

Para regresar... al menos hay que haberse ido, digo yo.